La Tête de la Muraillette par le lac de la Muzelle et le lac Lauvitel, 28-29 juillet 2004
FICHE
TECHNIQUE :
Montée : 6 h 30 sur deux jours
Dénivelée positive : 2089 m
Dénivelée négative : 2034 m
Descente 3 heures 30 ou 2 h 45 suivant les modalités.
Carte IGN TOP 25 3336 ET
Une bavante sur un sommet visible depuis Clavans juste à l’ouest de la Roche de la Muzelle. Xavier Gonord, chez qui nous logeons voulait faire cette sortie, nous la propose ainsi qu’à deux couples de nantais présents aussi à Clavans dès le 26 juillet.
Il s’agira d’une sortie sur deux jours avec nuit en refuge et approche terminale en crampons. Première étape, nous équiper. Xavier nous prête quatre piolets en trois paires de crampons. Seul Arthur est sans équipement : nous irons jusqu’à La Grave louer ses crampons et lui acheter une paire de lunettes de soleil.
28 juillet : montée au refuge de la Muzelle au bord du lac du même nom dominé par la roche de la Muzelle. Montée 4 heures. Dénivelée positive 1185 mètres.
En début d’après midi le 28 juillet nous gagnons en voiture la vallée du Vénéon, précisément le lieu-dit L’Alleau juste après le pont sur le Vénéon à la sortie de Bourg d’Arud, commune de Venosc. Un des trois véhicules est garé à La Danchère qui sera la fin de notre randonnée.
En début d’après midi, le 28 juillet sous une forte chaleur. Choix surprenant de la part de Xavier…
Sur le parking de L’Alleau, séance chaussage et derniers réglages des sacs en attendant nos compagnons de sortie. Xavier arrive, accompagné de Jean-Pierre, …., … et … dont nous faisons connaissance en échangeant sur nos ampoules respectives et nos plus ou moins bons trucs pour moins les sentir. Guylaine et moi avions quelques soucis aux talons, mais Jean-Pierre est beaucoup plus touché, ce qui rassure tout le monde, sauf lui…
Bref, vers 14 heures, départ.
Le sentier commence par traverser le joli hameau L’Alleau, quelques maisons et un lavoir. Ensuite, très rapidement le sentier (GR 54 Tour de l’Oisans) s’enfonce dans un sous bois frais dans lequel nous restons environ un tiers de la montée.
Cette ombre ainsi que la durée prévisible de la montée expliquent l’horaire de départ choisi par Xavier. Au long de cette montée, nous découvrons plusieurs maisons ruinées, témoins de l’activité ancienne de pâturage ou d’exploitation forestière. En particulier nous avons trouvé étonnantes les ruines du Pleynet à l’embranchement de deux sentiers. C’est à ce moment que nous pénétrons dans le Parc National des Ecrins que nous ne quitterons plus avant de finir la randonnée. La montée se fait alors à découvert et réclame quelques arrêts rafraîchissement. La cascade du ruisseau de la Pisse en contrebas à gauche du sentier à 1375 m d’altitude est bienvenue. Ensuite la montée est régulière et le sentier semble venir buter sur une paroi difficile à franchir, Xavier nous annonce alors que le refuge que nous devons rejoindre pour le soir se situe juste derrière. Le chemin tourne radicalement à gauche après avoir traversé le ruisseau de Chapeau Roux et contourne l’obstacle. Le passage est désagréable à deux titres : le sol schisteux est poussiéreux et glissant, par ailleurs le Parc Naturel a aménagé le sentier (érosion) en posant des traverses de bois qui forment des marches trop hautes au bout de 3 h 30 de marche !
Enfin au sommet (2139 m) nous débouchons sur un petit plateau recouvert de tourbières et descendons vers
le lac de la Muzelle et le refuge qui est aménagé sur sa rive.
Pas fâchés d’arriver, nous nous installons, nous débarrassons de nos sacs, piolets, crampons, chaussures et rapidement profitons du paysage en nous désaltérant.
A voir :
la Muzelle bien sûr et le col Jean Martin, voie d’accès possible au sommet,
mais aussi la Roche Percée et les étonnantes « Cheminées de Fée » au sud est du refuge sur le sentier menant à la Muzelle.
Après un bon repas roboratif et une soirée agréable dans le refuge très accueillant de la Muzelle (excellent génépi), nuit au refuge avec ses agréments : chaleur, lueurs de frontale (lecture en refuge !), retours tardifs de course, toilettes… enfin, le repos absolu y compris les ronflements, sauf pour Yoann et Arthur qui récupèrent.
29 juillet : 6 H 30 LEVER (tard ?)
7 H 30, après un solide petit déjeuner nous quittons le refuge ainsi que XX qui préfèrent redescendre. Mise en jambes en longeant la rive nord ouest du lac vers le col du Vallon : montée de 2115 m à 2531 m (+ 416 m). D’abord grands lacets, après le contournement de la base de l’arrête nord ouest de la Muzelle. Ensuite, lacets plus courts, plus durs. Du refuge au col 1 h15.
A partir du col, monter droit (vers l’ouest) vers des rochers blancs pour gagner l’arrête sommitale de la Muraillette. Sur l’arrête, risque de neige, longer le bord du glacier du Peyron, totalement absent le 29 juillet 2004 (grand névés seulement). Nous avons monté crampons, piolet et grosses polaires pour rien … au grand dam de tous et à la forte déception d’Arthur.
L’arrête est assez facile, quelques passages aériens, peu techniques. Arthur et Yoann sont encordés à Xavier.
Du col au sommet 488 m ,1 h 15. Génépi en contrebas sur l’arrête sud ouest. Vue sur l’ensemble du massif des Ecrins et au-delà en tous sens.Soleil et vue dégagée maisaussi froid après l’effort de la montée.
Nous en profitons pour nous alimenter, boire, nous reposer avant la descente. Xavier nous présente les sommets alentour, le plus proche que nous dominons alors que du bas il paraissait plus haut : l’aguille de Venosc qui se trouve dans le prolongement de l’arrête nord de la Muraillette, en passant par le col du Vallon d’où nous venons et où nous allons retourner.
A l’ouest, nous voyons la vallée de la Selle
Descente : 1 heure du sommet jusqu’au col en suivant des cairns pas toujours évidents. Arthur, bien excité, en profite pour nous faire peur en tombant à proximité d’un ressaut rocheux et en provocant à son tour la chute de Xavier. Tout s’est terminé sans dommage, mais la vigilance s’est accrue.
A partir du col descente vers le lac Lauvitel par un sentier aérien surplombant le lac.
Ce sentier a la particularité de longer la réserve naturelle intégrale du fond du Lauvitel, seule réserve française de cette nature. Son accès est totalement interdit. Créée en mai 1995, la réserve intégrale de Lauvitel est le premier espace français à bénéficier d'un tel statut qui permet la protection renforcée et le suivi scientifique de la faune et de la flore d'un vallon de 689ha. (cf. site Parc)
Nous nous sommes arrêtés bas sur le sentier près d’un névé pour pique niquer : le névé nous a fourni de l’eau fraîche et nous avons consommé un camembert qui commençait a avoir beaucoup voyagé ! Du col au Lauvitel – 1030 m.
Sur le bas, quelques passages très dégradés par le piétinement, un groupe de promeneurs lent et un couple de jeunes gens en difficultés sur un petit passage glissant.
La descente donne l’impression d’un retour à la civilisation et à ses encombrements. Le Lauvitel, beau lac, mais foule, aire de pique nique sur fréquentée.
Du Lauvitel à la Danchère, autoroute. Deux modalités : descente rapide, en courant, 40 minutes (cela coûtera demain des courbatures à Yoann) ; normale, 1 h 30.
Arrivée : grosse désaltération à la fontaine (à droite en arrivant à la Danchère) fraîche et espérée… Puis bière fraîche et menthes à l’eau, affalés dans les chaises longues du parc du gîte « Le Lauvitel » à la Danchère.